Maintenant que vous avez imaginé votre histoire, comment allez-vous l'écrire ? Vous devez faire des choix. Apprenez à vous poser les bonnes questions : roman ou nouvelle ? A quelle personne écrire ? Ecrire en une ou plusieurs fois ?...

Par quoi commencer ? Par l'intrigue, le monde, le héros, les personnages, le lieu, le temps, l'ambiance, une situation, un message à faire passer ? Si certains écrivains articulent leur histoire autour des personnages, d'autres privilégient l'intrigue. Dans tous les cas, il vous faudra écrire un plan de votre histoire comme on bâtit un scénario au cinéma. A cette fin, vous pourrez vous aidez des conseils donnés aux scénaristes ici ou là, même s'il existe des différences entre l'écriture d'un roman et l'écriture d'un scénario.

Ecrire, ça paraît merveilleux, ça ressemble à de l'art, mais c'est de l'artisanat. Tel est le leitmotiv qui ressort des conseils d'écriture du poète romantique Charles BAUDELAIRE; des écrivains de SF Stephan WUL et Bernard WERBER, de l'écrivain de SF Jeunesse Christian GRENIER ou de l'écrivain de SF et de fantasy Henri LOEVENBRUCK. Tous les écrivains utilisent des techniques d'écriture, comme celles de la narration en 3 jets et du Roller Coaster (Montagnes Russes). Les ateliers d'écriture les utilisent parfois sous forme de jeu. Pensez au Parfum de Patrick SÜSKIND : le but du jeu est de décrire un lieu et des individus avec des odeurs, en utilisant tout le champ lexical de l'odorat...

A chacun ses trucs ! Balzac utilisaient les clichés de son époque pour décrire ses personnages, Frank HERBERT se basait sur l'arabe pour inventer la langue de des Fremen, Victor Hugo usait et abusait des antithèses, Anne McCAFFREY prend modèle sur les chevaux pour inventer les dragons de Pern, Amélie NOTHOMB n'écrit que des dialogues et des monologues intérieurs dans lesquels les descriptions sont réduites à peau de chagrin, etc.

Pourquoi n'y a-t-il pas de techniques propres à la science-fiction ? Parce que la littérature de science-fiction est une forme de littérature et non une littérature de "genre", terme affreux selon Gérard KLEIN. D'ailleurs, la littérature de SFpeut se présenter comme une expérience littéraire : comment bâtir une histoire autour du vocabulaire scientifique, comment construire un scénario réaliste à partir d'événements improbables, comment peut-on lire au présent ce qui s'inscrit manifestement dans le futur, comment peut-on conjuguer cette histoire future au passé simple, etc.

On comprendra mieux, dès lors, qu'un écrivain passe de la SF à une littérature plus classique (Michel JEURY, Serge BRUSSOLO), y compris les polars (Maurice G. DANTEC) et les histoires pour enfant (Pierre BORDAGE). Certains osent même passer outre les classements des collections et des libraires, ils mélangent les "genres", écrivent un polar au pays des robots (Isaac ASIMOV) ou une histoire d'amour un peu sexe avec une extra-terrestre (Philip José FARMER)...

La SF est aujourd'hui étudiée à l'école. Certaines oeuvres sont devenues des classiques ((La Nuit des Temps, Fahrenheit 451, Les Chroniques martiennes....). Elle entre timidement à l'Université parmi les "littréatures de genre", les paralittératures" ou "littératures de l'imaginaire", à côté de la Nouvelle Fiction et de la transfiction...

A moins que ce ne soient les auteurs de SF qui entrent à l'Université : Laurent GENEFORT a écrit une thèse sur la science-fiction, Francis BERTHELOT est Professeur de Lettres, Ugo BELLAGAMBA est Professeur de Droit... Elisabeth VONABURG pousse le vice jusqu'à analyser sa propre activité créatrice dans une conférence sur les ateliers d'écriture appelée L'écriture comme bungee jumping.

Mais elle n'est pas encore enseignée. D'ailleurs, on n'apprend pas à écrire en France, contrairement à ce qui se passe dans certaines Universités américaines. On apprend seulement à lire et à expliquer les textes. Ecrire reste une activité solitaire. A moins que... Cherchez bien. Un indice se trouve sur la page de gauche... La solution est à droite. o:)

Il faut décomplexer les écrivains qui seraient attirés par la science-fiction. Un roman peut être bon, quelque soit le sujet qu'il aborde. Et un roman peut être très bon, si son auteur a été attentif à la façon d'e présenterr les choses, de décrire les événements, d'organiser son scénario... Bref, les écrivains de SF sont des écrivains comme les autres. Sauf Philip K. DICK qui vient d'un monde parallèle, mais bon...